« Est-ce qu’on leur a coupé la tête ? cria la Reine.

– Leur tête a disparu, plaise à Votre Majesté ! répondirent les soldats.

– C’est parfait ! brailla la Reine. Sais-tu jouer au croquet ? »

Les soldats restèrent silencieux et regardèrent Alice car c’était évidemment à elle que s’adressait la question.

« Oui ! vociféra-t-elle.

– Alors, arrive ! » hurla la Reine.

Et Alice se joignit au cortège, en se demandant bien ce qui allait se passer ensuite.

Il… il fait très beau aujourd’hui ! murmura une voix timide tout près d’elle. C’était le Lapin Blanc, qui marchait à son côté et fixait sur elle un regard anxieux.

« Très beau, dit Alice. Où est donc la Duchesse ?

– Chut ! Chut ! » murmura vivement le Lapin, en regardant derrière lui d’un air craintif. Puis, se dressant sur la pointe des pieds, il mit sa bouche contre l’oreille d’Alice et ajouta à voix basse :

 « Elle a été condamnée à avoir la tête coupée.

– Quel carnage !

– Avez-vous dit : “Quel dommage !”

– Non, je ne trouve pas que ce soit du tout dommage. Mais qu’a-t-elle donc fait ?

– Elle a giflé la Reine… », commença le Lapin.

Comme Alice se mettait à rire aux éclats, il murmura d’une voix craintive :

« Chut ! je vous en prie ! La Reine va vous entendre ! Voyez-vous, la Duchesse était arrivée en retard, et la Reine lui a dit…

– Prenez vos places ! » cria la Reine d’une voix de tonnerre.

Sur quoi, tous se mirent à courir dans tous les sens, en se cognant les uns contre les autres. Néanmoins, au bout d’une ou deux minutes, chacun se trouva à son poste et la partie commença.

Alice n’avait jamais vu un terrain de croquet aussi bizarre (...)

ALice au pays des merveilles, Lewis Caroll

Eh oui, ce sont les vacances ! Comment occuper ces petits loulous : le croquet, quelle bonne idée !

Là, un vieux jeux de croquet abandonné par les anciens propriétaires. Evidemment, la taille du terrain n'a rien de conventionnel mais certains ont déjà pris quelques liberté avec les règles officielles alors pourquoi pas nous !